Un cœur réparé

La réparation, selon nous, fait référence à la suppression ou à la guérison d'un handicap ou d'une maladie. Cela permet de revenir à l'état initial, c'est-à-dire, en bonne santé.

Nous observons deux grandes réparations cardiaques humaines : la pose d'un pacemaker, et d'un défibrillateur automatique implantable.  Néanmoins, il existe d'autres opérations cardiaques telles l'ablation cardiaque chirurgicale - intervention destinée à rétablir le rythme normal du cœur et surtout quand celui-ci ne réagit pas aux médicaments - , la chirurgie de pontage coronaire - intervention qui permet d’améliorer l'apport sanguin au muscle cardiaque, ainsi que différentes opérations sur les valves.


Le pacemaker

Tout d'abord, le pacemaker - également appelé "pile cardiaque" - est un petit boîtier de la taille d'une petite boite d'allumettes. Celui-ci est implanté sous la peau vers la partie haute du thorax, donc un peu en dessous de la clavicule. Sa fonction est de provoquer un choc électrique permettant de remplacer l'impulsion normale du rythme cardiaque. L'impulsion n'est délivrée que si le cœur oublie un battement.


Les pacemakers sont implantés sur des patients souffrants de pathologies cardiaques. La première, la bradycardie où le rythme cardiaque du patient est trop lent (moins de 50 battements par minute) et entraînant donc une sensation de fatigue, un essoufflement, des difficultés à pratiquer une activité physique ainsi que des malaises qui peuvent entraîner une perte de connaissance. La deuxième pathologie est la tachycardie où le rythme cardiaque est trop rapide, plus de 100 battements par minute.


L'électrocardiogramme ci-dessus (gracieusement prêté par le service de réanimation de l’hôpital de Langres) nous montre un patient porteur d'un pacemaker. En effet, les spikes (entouré en rouge sur la photo) permettent de contrôler si le pacemaker détecte l'anomalie et se déclenche au bon moment.


Un électrocardiogramme représente l'activité électrique de l'organe vital. Pour l'effectuer, on pose sur le corps du patient des électrodes - conducteur qui est traversé par un courant électrique - au niveau du thorax et des chevilles.

C'est en 1842 que Carlo Matteucci découvre les potentiels électriques - état électrique d'un point dans l'espace, exprimé en Volts - qui sont responsables de l'activité musculaire du cœur et sont la conséquence des courants électriques qui circulent dans celui-ci.                


En France, il y a plus de 350 000 personnes ayant été implantées d'un pacemaker. 

On compte environ 60 000 à 70 000 poses de stimulateur cardiaque en une année en France. 

Le pacemaker détient une durée de vie plutôt longue, entre 8 et 12 ans. Et ensuite, on change la pile.

Son fonctionnement est relativement simple : Il surveille le cœur en permanence et ne se déclenche que s'il détecte une absence de battement. Puis, il envoie une impulsion électrique à travers les sondes. Il ordonne donc au cœur de se contracter. 

Aussi gros que deux pièces de deux euros mise l'une à coté de l'autre, le pacemaker pèse seulement 25 grammes pour une épaisseur d'environ 5 mm. 


La pile cardiaque (ci-dessus) comporte quatre composants et à droite des fils électriques (sondes) permettent de le relié au cœur. 

Le boîtier est placé sous la clavicule, au niveau du muscle pectoral, à gauche. Une incision de 3 à 4 cm permet de placer le pacemaker dans une petite poche façonnée sous la peau.


Vivre avec un pacemaker nécessite de prendre quelques précautions. En effet, il faut éviter les champs électriques et magnétiques (générés par exemple par des appareils ménagers) qui peuvent interférer avec le fonctionnement de ces dispositifs. Il faut donc se tenir à une distance au moins supérieure à la longueur de l'avant-bras.

Les ondes électromagnétiques sont l'association d'un champ électrique et magnétique. Le champ magnétique exerce une force sur toutes les particules chargées autour de lui. Il est donc susceptible de perturber le bon fonctionnement du stimulateur cardiaque car celui-ci contient du métal.

Il est donc préférable de passer rapidement dans les portiques de sécurité des magasins et des aéroports, de tenir le téléphone portable le plus éloigné du pacemaker. Il est également obligatoire d'informer l'équipe médicale pour toute opération où bistouri électrique, scanner et radiographie seront pratiqués. 

A long terme, un risque faible d'infection du stimulateur cardiaque est possible, mais les études semblent montrer que l'espérance de vie des patients est identique à celle des personnes en bonne santé. 


L'opération est réalisée sous anesthésie locale, et dure environ une heure.

Dans un premier temps, le chirurgien fait une incision d'environ 3,5 centimètres pour y placer une petite pochette (créant un espace) entre la peau et le muscle pour y loger le stimulateur. Ensuite, il relie les sondes à la pile. 


Les stimulateurs cardiaques possèdent tous la même fonction. Néanmoins nous pouvons voir quelques différences entre trois marques de pile (ci-dessus): medtronic, assurity mri et sorin. L'amplitude d’impulsion (en rose) change suivant la pile entre 2,5 Volt et 3,5 Volt.



Le suivi est effectué par un spécialiste du rythme cardiaque, une à deux fois par an. Les réglages sont vérifiés par un logiciel informatique. Le patient a en sa possession une carte de porteur de pacemaker. L’individu doit toujours la détenir car elle contient des informations importantes telles que : la marque et le type de pile, les derniers réglages et les coordonnées du centre d'implantation. 

Les nouvelles technologies ont permis de créer deux nouveaux modèles Nanosim et Micra (à droite de l'image ci-contre) dix fois plus petits que les pacemakers conventionnels (à gauche de la photo). Leur petite taille  permet de réaliser une opération sans incision et donc d'éviter au patient d'avoir une cicatrice. Les premières études ont démontré que les complications et les infections post-opératoires ont diminué. Néanmoins, la durée de vie et la migration (du pacemaker dans le corps aux alentour du cœur) des nouveaux pacemakers ne sont pas encore connues.


Expérience: Réanimer le cœur d'une huitre.

Nous avons essayé de réanimer le cœur de six huîtres en pratiquant une impulsion électrique - comme pourrait le faire une pile. Ensuite, nous avons préparé une solution salée pour reproduire leur milieu naturel (en Bretagne). On a réalisé un circuit électrique composé d'un générateur, d'une résistance, d'un ampèremètre et de 2 fils pointe-touche. Enfin, nous les avons disséquées et placées en hypothermie pour les réanimer. Lors de cette expérience, nous avons pu remarquer que le cœur de l’huître bat à environ 8 battements par minute.

Bilan de l'expérience: la première huître est morte car le courant qu'on lui a administré était trop fort (4,5 V). La deuxième était sèche et donc morte. Le cœur de la troisième huître était très visible et nous avons réussi à la réanimer (2Volt ). La quatrième était déjà morte lorsque nous l'avons ouverte. La cinquième était sèche et le cœur déjà mort. Et pour finir, la sixième huître était gorgée d'eau mais le cœur arrêté.

Le Défibrilateur Automatique Implantable (DAI)


Le défibrilateur automatique implantable (DAI) autrement dit défibrillateur cardiaque automatique implantable (DCI) est un appareil médical de stimulation cardiaque destiné à traiter certaines pathologies cardiaques. Il a été inventé par le médecin Michel Mirowski en 1970.

Le DAI peut être posé chez une personne ayant déjà eu une arythmie grave avec ou sans arrêt cardiaque. Ou bien chez une personne qui n'a jamais eu de trouble du rythme ventriculaire mais qui a une maladie cardiaque successible d'y prédisposer. Le défibrillateur automatique implantable est alors posé en prévention avant l'arrivée d'un premier événement grave.


Le défibrillateur  automatique implantable pèse environ 50 à  80 g pour une épaisseur de 9 à 15 mm. Il se compose d'un boitier en titane. Le Titane est un élément chimique où son numéro atomique est 22, il a une masse volumique qui correspond à 60% à celle de l'acier. C'est donc un matériau très utilisé dans le milieu médical. Le boitier est aussi constitué d'un générateur d'impulsion formé d'un circuit électrique, il surveille en permanence le rythme cardiaque et permet de corriger le défaut. Il est aussi constitué d'un condensateur qui permet de délivrer les chocs électriques. Il est aussi composé d'une batterie implantée dans le boitier.

La sonde implantée dans le coeur du patient est un câble relié au défibrillateur . Celle-ci transmet le signal cardiaque au dispositif. Elle délivre ensuite l'énergie du défibrillateur au cœur pour coordonner le rythme cardiaque.

Le patient peut être implanté d'un DAI mono-chambre c'est à dire qu'il n'y a qu'une sonde, d'un DAI à double-chambre (deux sondes) ou bien alors une triple-chambre (trois sondes). Les sondes sont placées dans le ventricule droit. Le nombre de sondes dépend du patient.

 Le DAI fonctionne en autonomie et surveille en permanence le rythme du cœur. Lorsqu'il y a un trouble du rythme cardiaque qui peut s'avérer dangereux, le défibrillateur va intervenir pendant quelques secondes en stimulant le cœur,  en délivrant un choc électrique pour restaurer l'activité cardiaque normale. Le DAI ne prévient donc pas les troubles du rythme mais les corrige. En général, le patient ne ressent pas les chocs électriques ou alors très peu.

Habituellement, la fréquence du DAI est de 2,5V. Nous pouvons observer que sur cet électrocardiogramme donné par le centre hospitalier de Langres le patient est porteur d'un DAI. Les cercles en rouge correspondent aux spikes montrant un dysfonctionnement du rythme cardiaque chez ce patient c'est ainsi que le DAI est intervenu.

Electrocardiogramme donné par le service de réanimation de l’hôpital de Langres.

L'opération est similaire au Pacemaker. Elle a lieu au niveau du pectoral gauche (il y a des meilleurs vecteurs de défibrillation par rapport au coté droit), et se fait sous anesthésie générale car la pose du DAI et le passage des sondes sont douloureuses pour le patient.

Cependant il n'exerce pas la même fonction que le pacemaker, le DAI réanime alors que le pacemaker rythme le cœur.

Durant les premiers temps, le patient doit éviter tous mouvements brutaux, ensuite il est tout à fait possible de retrouver une activité normale.


Un suivi avec son cardiologue est nécessaire afin de réaliser différents contrôles. La première consultation a lieu entre le 1er et le 3eme mois et ensuite tous les 6 mois. En général, le défibrillateur a une durée de vie de 5 à 10 ans.

Cependant, le risque zéro n'existe pas il peut il y avoir des complications anesthésiques (allergies), infectieuses, hémorragiques car le corps ne supporte pas l'intrusion de corps étranger .

Pour éviter au maximum les complications, le patient est interdit de passer le permis poids lourd ainsi que le permis transport en commun.                                                                                                                            De même, celui-ci doit aussi prendre des précautions au niveau des portiques anti-vol dans les magasins : il ne peut pas s’arrêter au milieu de ces portiques car en moyenne ces portiques ont une fréquence de 8,2 MHz.

Lorsque le patient veut prendre l'avion il doit se munir de sa carte afin de prévenir le personnel. Les ondes électromagnétiques des portiques de sécurité dans les aéroports sont plus fortes que celles dans les magasins et peuvent dérégler le fonctionnement du défibrillateur car celui-ci est en acier.                       Cela pourrait entraîner une augmentation temporaire de la stimulation ressentie.                                      Certains soins médicaux peuvent infecter le défibrillateur automatique implantable comme les radiographies et les scanners.

(photo personnelle)





La science ne cesse de s'améliorer. Nous pouvons voir que leur taille ont diminué ces dernières années et leur durée de vie a augmenté.

On a eu l'opportunité de contacter un patient porteur d'un DAI : Hubert RICHARDOT. Il nous a accordé une interview afin de répondre à nos différentes questions sur la façon dont il vit avec le défibrillateur automatique implantable. Il nous a expliqué que le défibrillateur a changé sa vie  de façon positive. Cette interview nous a beaucoup aidé dans la réalisation de ce dossier et a permis de mieux comprendre son quotidien.

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